1) Qui es-tu David ?David Léger, 30 ans, de Nantes, je suis photographe naturaliste mais surtout passionné de nature. La photo est davantage un « alibi professionnel » me permettant de pouvoir légitimement passer autant de temps que possible en pleine nature, au contact des animaux et loin de la cohue de nos villes qui tend à rapidement me donner la migraine.
2) Comment as-tu découvert la terrariophilie, depuis combien de temps?Un jour chez un vétérinaire que je démarchais, une femme (grande, blonde et qui n’avait pas encore les cheveux court à l’époque, je vous laisse réfléchir !) m’a abordé afin de me proposer de passer chez elle pour voir ses serpents et éventuellement en faire des photos (Elle profitais que je montrais mes book pour jeter l’air de rien un œil dessus…). Si tôt dit si tôt fait : me voilà chez elle à découvrir un élevage de gutt. Il y en avait des dizaines ! Je me souviens encore de cet arrière gout d’enfance que j’ai ressenti à ce moment là, ce souvenir du gamin que j’étais et qui était fasciné par tout ce qui rampait… Suite à cela nous avons effectivement fait des séries de photos qui se sont soldées au bout de quelques mois par l’adoption d’une petite crevette : le pas était franchi ! C’était en Janvier 2006, Panpan, petite Gutt anery pinstripped, venait élire domicile dans les 27m² de l’apart de ma femme…
3) Quels animaux maintiens-tu ? Pourquoi ces espèces? Les opportunités de rencontre au sein du monde de l’élevage (pour la photo) m’ont permis d’être confronté à une variété assez conséquente d’espèces en très peu de temps. Parmi elles certaines m’ont véritablement « hypnotisé » et sont donc tout naturellement venue tenir compagnie à la petite Panpan. Il y a tout d’abord Akira, mâle gutt normal ligné de 4 ans, puis Cites petite femelle Morelia spilota variegata, et enfin depuis la bourse de l’AFT, Buffy, femelle BCI pastel amber et Tallulah, un minuscule ver de Terre gutt de phase normal. Cette dernière n’est pas à moi en fait mais à Steph, c’est sa sienne à elle, na ! Le choix des espèces est assez inexplicable… C’est une question de « feeling » je dirais. J’adore le caractère pépère des gutt, la majesté des morelia, l’impression de puissance des boas… C’est très subjectif en fait…
4) Veux – tu acheter dans le futur de nouvelles espèces ?Pour ce qui est des serpents j’avoue avoir un faible pour les taeniura ssp… ainsi que (rien à voir) les python morelia spilota cheneyi… Il n’est pas exclu que dans le temps ces espèces rejoignent les rangs de celles que je maintiens. J’adore aussi les grands sauriens et en particulier les varans ! ça c’est un rêve que je caresse du bout du doigt, certificat de capacité oblige, mais qui sait… D’ici deux ans, peut-être que…
5) T'es-tu fixé des limites par rapport à ta passion des reptiles? (par exemple le nombre de bêtes ou certaines espèces)Et bien pour commencer les limites légales, ça me parait essentiel vu ma profession. Ensuite il est vrai que mon éthique me pousse à ne pas héberger les très grandes espèces comme le reticulé ou tout autre python géant, idem pour les venimeux. Pourquoi ? Parce que je trouve une certaine démesure à la maintenance de tels animaux qui par nature se montrent ingérables seul. Par sécurité ils imposent toujours la présence d’une tiers personne, en cela je trouve que l’on sors de l’aspect intime d’une passion…
6) Quels conseils donnerais-tu en priorité aux débutants pour vivre au mieux la maintenance des reptiles?De s’interroger sur leurs réelles motivation à maintenir un reptile, d’être capable de se raisonner pour relativiser les coups de tête, de se demander « pourquoi un serpent »… ? Je pense qu’encore trop de gens craquent ou bien par esprit de contraction (pour faire différent des autres) ou bien par effet de mode, sans intérêt véritable, juste (quand on en a les moyens) parce que ça fait bien. Or dans ces cas là les conclusions sont souvent les mêmes : c’est l’animal qui déguste et dont on finit par se débarrasser…
5) Comment définirais-tu le terrariophile idéal?Il n’y a pas d’idéal, juste des buts à atteindre et des moyens pour y parvenir. Pour moi un « bon terrario » est une personne qui a, avant tout le reste, l’estime de ses bêtes pour ce qu’elles sont à la base, pas seulement pour ce que l’élevage a pu en faire par exemple (phase, etc…). Je comprends et accepte la passion des animaux phasés mais dans les limites du respect des animaux, à défaut autant avoir une simple peau affichée sur un mur et non pas un animal…
7) As-tu des anecdotes ou des souvenirs particulièrement notables liés à ton expérience dans le monde de la terrario, au ujet des bêtes, des gens, etc...Comme ça, spontanément, je pense à un pituophis leucistique qui a une aversion profonde pour les humains… Cette bestiole ne sait rien faire d’autre que siffler et attaquer. Un TP photo assez comique auquel j’ai eut droit pour le compte d’ABC snake center… Terrible ! J’ai aussi le souvenir d’un jeune BCI crawl kay du même genre, une vraie « agrafeuse » ! Son propriétaire employait le mot « joueuse ». ça m’a marqué (Surtout maintenant que moi aussi j’ai un petit BCI ayant le même caractère…). Autre souvenir qui m’a marqué : Les soins apportés à une petite gutt amber chez Nat. Suite à une rétention d’œuf elle a dû être opérée et derrière bien sûr pas mal de soins… ça m’a marqué de voir l’attachement de Nat envers cette petite bête, je ne suis pas sûr que tous les éleveurs y auraient mis autant de cœur…
8) Que penses-tu de la communauté terrariophile d'aujourd'hui? Que c’est un monde d’extrêmes… Il y a des gens non seulement doués mais « passionnés dans leurs tripes » par leurs animaux, des personnes avec lesquelles j’adore être, de qui j’adore apprendre, même si mon tempérament « naturaliste » ne me fait pas partager l’ensemble de leurs idées. En face de ça il y a les apprentis sorciers qui s’improvisent éleveurs, les gens qui croient tout connaître et qui se plaisent à le chanter haut et fort, les « collectionneurs » pour qui accumuler les phases est le seul objectif (si la gutt était un simple timbre poste ça se saurait…), bref des personnes pour qui les reptiles ne sont pas la réelle passion, quoi qu’ils en disent, mais plutôt ce que l’homme a pu en faire…
Entre les deux : Il y a les animaux.
9) Quelles sont tes passions en dehors de ces petites bêtes?Les autres petites bêtes ! En bon misanthrope que je suis, pouvait-il en être autrement ? Les oiseaux, les insectes et autres arthropodes, il suffit d’aller sur mon site (
www.photo-invivo.com) pour connaître les choses qui me tiennent à cœur. En dehors de cela je suis pêcheur, en particulier carpiste, plus pour l’immersion que cette pratique impose dans la nature que pour la quête du poisson en soi… J’écris aussi beaucoup, dans le contexte de mon boulot (reportages, articles, livres) mais aussi pour moi… Occasionnellement je renoue avec la musique quand l’occasion m’en est donnée (je suis bassiste, guitariste et accessoirement chanteur mais ceci est une autre histoire)
10) Ton mot de la fin pour conclure cette interview!Aimez vos bêtes pour ce qu’elles sont, pas pour ce que vous voudriez qu’elles soient. Soyez heureux et faites plein de bébés !